Article mensuel | C’est trop injuste !

Nous avons profité des congés de Pâques pour aller nous balader en famille en camping-car. Arrivés à Valence, nous nous arrêtons à un supermarché pour faire les courses. Une fois les achats faits, nous retournons à notre véhicule. Une Croc traîne par terre devant la porte. Voilà qui nous étonne. La porte est ouverte. Tiens, il semblerait qu’en cette période pascale, il n’y a pas que le tombeau qui s’ouvre de manière inattendue. En entrant rapidement dans le camping-car, nous nous rendons compte que nous nous sommes faits cambrioler.

En plus des émotions d’intrusion dans notre sphère privée s’ajoute un désir de «justice» qui ressemble plus à un sentiment de vengeance. C’est cet élan qui aurait tendance à vouloir réparer le mal par un acte décuplé. Cette dynamique témoigne de notre désir et besoin profond de justice. Mais, notre façon de vouloir faire justice nous rappelait pourquoi Dieu a dû, à un moment dans l’histoire, mettre un cadre : œil pour œil, dent pour dent.

La justice peut se comprendre de deux manières différentes : soit comme conformité au droit, soit comme égalité ou proportion. Derrière la première compréhension, il y a une notion d’autorité arbitraire qui tranche selon une norme légale. Dans une société bienveillante, cette norme tentera d’avoir également une justice égalitaire. Le Covid est un excellent exemple de décrets légaux qui sont imposés et qui a pu donner à certains un sentiment d’injustice dans le sens d’égalité de traitement entre tous et toutes.

Salomon, quand il a dû décider qui était la mère d’un enfant, ne choisit pas l’égalité, mais il choisit la vie et le bien du petit. De toute cette histoire, une question est restée : comment passer de ce désir presque viscéral de vengeance à la volonté de vouloir la vie et le bien du petit ? O

Par Michel Siegrist
Professeur HET-PRO en Formation pratique